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Patrimoine

De quelque point que l'on arrive, que ce soit à pied, à cheval, en bicyclette ou en voiture, on traverse une partie de la forêt de Retz, dite "Forêt de Villers-Cotterêts" pour entrer dans Oigny-en-Valois.  Oigny en Valois est un "essart" (terres défrichées). Le village peut constituer à lui seul une jolie promenade patrimoniale et pour ce faire, voici en détail les sites et monuments que vous pourrez y découvrir.  

En arrivant de Villers-Cotterêts, on passe tout d'abord devant le cimetière, sa Croix Monumentale, son monument aux morts et son carré du souvenir et juste à côté, le jeu d'Arc (non visible de la route). 

La Croix de Cimetière (ancien Calvaire)
Classée monument historique en même temps que le château d'Oigny en Valois par arrêté du 8 février 1928.
Ouvrage du XIVème siècle, transporté dans le nouveau cimetière sans doute à la fin du XIXème siècle. La croix est ornée d'un Christ crucifié et de la Vierge.

Il existait autrefois, quelque part dans la commune d'Oigny en Valois, un ancien calvaire du XIVème siècle, qu'un jour on voulut enlever. La famille d'Anne de Varlemont fit en sorte de le faire transporter sur son caveau de famille, dans le nouveau cimetière. Ce calvaire se présente sous la forme d'une haute colonne monolithe. Sur la croix gravée se trouvent, d'un côté, le Christ et de l'autre côté, la Vierge. (bulletin municipal - juin 1993)


Le Monument aux Morts et le carré du Souvenir
Le 10 décembre 1921, une délibération du conseil municipal décide de l'érection du monument. Une souscription est lancée. M. Châtelain, marbrier à La Ferté-Milon et M. Roger, architecte, obtiendront le marché. La réception des travaux, en présence des habitants et d'invités de marque, aura lieu le 1er mars 1924.

Le Jeu d'Arc
Le 26 juin 1819, sur l'initiative de plusieurs habitants de la commune, une assemblée générale eu lieu pour procéder au rétablissement du Jeu d'Arc qui était abandonné depuis près de 30 ans. Le Général Comte CHARPENTIER, seigneur de la commune, a bien voulu paraître et honorer de ses bienfaits en donnant à la compagnie l'emplacement et en payant la majeure partie des dépenses du dit jeu. L'archerie est un sport noble, plein de traditions. A l'origine, ce sont des militaires : "Les Archers du Roy" qui constituaient une base précieuse pour l'armée. Chaque compagnie possède un drapeau. A Oigny, il est de couleur verte, le premier est conservé au musée de l'archerie de Crépy en Valois.    

En cheminant vers le centre du village, une grande bâtisse (propriété privée) aux volets blancs sur la gauche : l'ancien germoir ; suivi de l'entrée d'un chemin rural (début d'un petit circuit de promenade balisée) : la laie de la briquetterie et enfin, l'ancienne ferme du château avec ses volets verts (propriété privée).

La laie de la Briquetterie
Elle vous mène vers les Fonds, le marais (il ne reste aucun vestige de la briquetterie qui a participé à la construction du château) ; des habitations existaient autour de la briquetterie (il n'en demeure quasiment aucune trace). Tôt le matin, vous y profitez d'un magnifique lever de soleil et d'une vue sur le village de Dampleux. En continuant sur la droite et en suivant le mur qui enceint le château, vous profiterez de la vue sur son  parc en terrasse qui domine la forêt de Retz.  Remontez par la sente du Château afin d'entrer dans la rue Saint Antoine. A gauche, le GR 11 et la Forêt ; à droite, en haut de la rue :

Le CHATEAU d'OIGNY en VALOIS*
L'entrée du château (à l'ouest) consiste en des restes d'enceinte en pierre, percés d'un châtelet d'accès précédé d'un pont qui était, à l'origine, un pont-levis.
Les fondations du château datent du XIème siècle. Au XIIème siècle, les seigneurs d'Oigny se nomment "D'OIGNY" et cette dynastie subsiste jusqu'au XVème siècle. En 1445, Raoul de Vandoeuvre devient Seigneur d'Oigny après avoir été dans sa jeunesse compagnon de Jeanne d'Arc. Les de Vandoeuvre construisent l'actuel château au milieu du XVème siècle. Férus d'alchimie, les de Vandoeuvre construisent leur château suivant les règles architecturales des demeures philosophales : symboles, asymétrie totale des constructions, … Leur approche philosophique leur fait choisir des matériaux entièrement issus de leur propre terre :
Pour les briques et les tuiles, une briquetterie est créée dans les Fonds.
Les pierres viennent d'une carrière située sur le domaine.
Les chênes de leur forêt servent aux charpentes et solives.
Adossé à l'Est du village dont la butte le protège des vents dominants, le château se compose d'un corps de logis rectangulaire de trente mètres de long, légèrement surélevé sur un terre-plein en terrasses. Sur la façade principale, il est flanqué d'une tour polygonale dont la superbe vis d'escalier en pierre dessert les deux étages, avec une tourelle en encorbellement donnant accès aux étages supérieurs et aux combles. Sur la face opposée, deux tours d'angle en saillie, une grosse tour cylindrique à l'angle Est, une en encorbellement à l'angle ouest. Oigny conserve donc à titre purement symbolique, l'appareil défensif des châteaux du moyen-âge. Le corps de logis en briques rouges est à 2 étages, séparé par un larmier en pierre et surmonté d'un haut de lucarnes. Les tours sont à 3 étages, séparées par deux larmiers. La décoration consiste en chaînages de pierre se découpant sur l'appareillage de briques rouges, autour des fenêtres, des pignons et des angles du bâtiment et en briques vernissées grises, en losangé ornemental. Des douves remplies d'eau entouraient l'ensemble.
*Propriété privée, ne se visite pas.

Les COLOMBIERS (ou PIGEONNIERS)
5 sont référencés à Oigny en Valois.
2 au Château, indépendants, de forme octogonale.
2 dans la rue des Bourgeois dans 2 propriétés différentes :

  • Dans l'ancien prieuré en face de l'Eglise, de forme carrée, accolé à un petit bâtiment
  • L'autre dans la cour du château dit "Le Pavillon"

1 à la ferme de Baisemont, isolé, de forme carrée.
 
Le PARC du CHATEAU*
Au XVème siècle, lors de sa construction, le Château n'a en jardin d'agrément que la terrasse qui entoure la cour. Au XVIIIème siècle, les douves qui le cernent sont asséchées et les eaux de la source détournées vers deux plans d'eau. Le parc, de 5 hectares, est paysagé. Au début du XIXème siècle, le Comte Général Charpentier remodèle le parc et l'ensemble du domaine de 190 hectares. Il fait planter des milliers d'arbres de rapport et d'agrément sur le domaine et dote le parc de tilleuls, frênes, ormes, chênes, hêtres, lilas, conifères, arbustes à fleurs, genèvriers, etc. De nombreux arbres ont subsistés, y compris un merveilleux hêtre pourpre, cadeau de Napoléon Ier. Au XXème siècle, les propriétaires précédents retracent la cour d'honneur "à la Française" et la dotent de nombreux massifs fleuris, d'un massif de buis taillés ; le vallonnement du parc est retravaillé, les différents communs entourés de massifs (plus de cent espèces d'arbres et d'arbustes, plus de trois cents espèces de vivaces, d'annuelles et de bulbes). L'orangerie, la serre et les chassis sont restaurés, ainsi que les plans d'eau, cascades et ruisselets. (auteur : Sylvie PETREL).
* Le parc est une propriété privée ouverte au public lors des journées du patrimoine.

Parvenus en haut de la rue Saint-Antoine, la place du village se découvre sur votre gauche (place enherbée, cerclée d'un muret de pierre, décorée de plantations fleuries et bordée de Tilleuls) : une rue traverse le village : la rue Principale, qui se poursuit sur la gauche par la rue de Silly la Poterie. En face de vous , monte la rue des Bourgeois avec son puit à l'entrée et l'église sur la droite ; un autre puit se trouve sur votre droite à l'entrée de …  la rue du puit (la commune compte, en tout, quatre puits soigneusement rénovés). On va prendre la rue du Puit et sur la gauche, dans l'enceinte de l'église voici le monument dédié au Comte Général Carpentier :

l'Eglise SAINT-MARTIN entourée de tombes du XVIIIème siècle
Bâtie au XIIIème siècle, la nef est refaite au XVème et remaniée au XVIème siècle. Elle est composée d'une nef et d'un seul bas-côté et n'a pas de transept. Elle a une longueur de 22 mètres, une largeur de 6m50 pour la nef et 2m50 pour le bas-côté. L'église de notre village est placée sous le vocable de Saint Martin qui se fête le 11 novembre (journal municipal – JUIN 1994).

Le Mausolée du Comte Henri-François-Marie CHARPENTIER (1769-1831), Général d'Empire et résident d'OIgny.
Le 29 avril 1832, le conseil municipal se réunit dans la petite mairie du village. Il doit délibérer sur une demande écrite par Madame la comtesse Charpentier, née Aubert-Dubayet et veuve du lieutenant–général comte Charpentier, décédé en son château d'Oigny le 14 octobre 1831. Elle demande l'autorisation de faire élever un tombeau funéraire pour son mari "dans le cimetière de la commune, au lieu-même où reposent ses cendres et à l'endroit indiqué par celui-ci de son vivant". Madame la comtesse offre en échange de verser une somme de 300 francs dans la caisse du trésorier de la fabrique d'Oigny et de constituer une rente annuelle et perpétuelle de 40 francs, destinés à être distribués aux pauvres de la commune. Le tombeau sera construit par un maître maçon de Villers-Cotterêts, Charles Joseph Lhardy. Voilà donc le mausolée tel que nous le voyons aujourd'hui, embelli par ses épitaphes, ses légendes, ses sculptures et le blason de celui pour qui il fût construit. Les cendres du célèbre général d'Empire l'occupaient pendant une trentaine d'années et devaient être rejointes par celles de sa famille –d'où l'inscription "CD" pour indiquer "Charpentier-Dubayet". En raison des événements survenus plus tard, les cendres du général furent exhumées et enterrées à Vailly-sur-Aisne avec celles de sa famille, Madame veuve Charpentier ayant déménagé pour aller passer ses dernières années à Vailly avec d'autres membres de sa famille dans la maison des ancêtres de son mari. (source : le petit journal d'Oigny – Juillet 2007).

Poursuivons notre promenade rue des Bourgeois, l'autre "château" d'Oigny se découvre derrière ses grilles sur notre droite 

Le Pavillon*
Cet ancien pavillon de chasse (d'où le nom de "pavillon" qui lui est resté) date de la fin du XVIIIème siècle. Il se compose d'un corps de bâtiment à l'architecture classique dans le style des hôtels particuliers avec une cour côté rue et un jardin sur la façade arrière. Le pavillon de chasse d'origine n'était composé que de la partie centrale du bâtiment visible aujourd'hui. Derrière cette demeure, on pouvait autrefois admirer un jardin à la française. Parmi les règles d'architecture classique appliquées ici, une des plus visibles est la symétrie : le bâtiment lui-même est symétrique, mais aussi l'ensemble architectural en bordure de rue. On trouve en effet le long de la rue, deux maisonnettes identiques. Ces maisonnettes encadrent le porche d'accès à fronton triangulaire.  (Journal d'Oigny en Valois – Septembre 2001).
* Propriété privée, ne se visite pas. Le terre-plein en demi-lune de l'autre côté de la route fait partie de la propriété ; il est interdit d'y stationner.

Revenons sur nos pas et descendons la rue des Bourgeois vers la rue Principale. Prenons à droite, vers la rue de Silly la Poterie, à gauche, l'ancienne Mairie devenue habitation, à droite l'école communale fermée en 1970, devenue salle des fêtes, de réunions ou bureau de vote. La nouvelle Mairie depuis (?) qui a récupéré la cloche de l'école (visible sur son fronton). On arrive devant l'ancienne "Maison de Commerce" devenue pavillon d'habitation (propriété privée) située sur la rue principale au carrefour de celle-ci avec la rue de Silly la Poterie et la ruelle Blanche.

La Maison de Commerce*
On peut encore lire BOULANGERIE au-dessus de la porte d'entrée et lorsque l'on s'aventure un peu dans la ruelle blanche, on voit encore en levant la tête, la lucarne par laquelle les sacs de farine montaient au grenier. Cette demeure possède un étage, ce qui est rare dans le village et présente une façade en pierre de taille. On peut dater sa construction aux années 1885-1900 et penser qu'elle a été construite dès l'origine en vue d'être une maison de commerce. Cette Maison fabriquait le pain, mais était aussi l'épicerie du village, la mercerie, la boutique de vêtements, les fournitures, la grainèterie, le primeur, le bistrot, le tabac et même, lorsque les particuliers n'en étaient pas encore équipé, le téléphone ! D'autres commerces existaient sur la commune au début du siècle dernier : 2 autres bistrots (dont la grande maison avec perron sur la place) ainsi qu'une autre épicerie "Les Coopérateurs de Champagne". En 1976, lorsque la dernière gestionnaire et propriétaire du commerce décède, Oigny en Valois perd son dernier commerce.
*Pavillon d'habitation privé        

On poursuit notre route par la rue de Silly la Poterie : à l'angle de la ruelle blanche et de la rue de silly, on passe devant le troisième des quatre puits de la commune, enclavé dans une propriété privée. Depuis le début, on  remarque de nombreuses haies, au lieu de grillages ou murs d'enceinte, autour des propriétés. Une autre particularité d'Oigny en Valois :

Les Haies naturelles dont certaines sont séculaires                                                                                                                                              

Peu de villages ont autant de haies naturelles qui bordent leur propriété. La haie diversifiée est composée, d'une part, des subatlantiques (houx, néflier, viorne mancienne, chèvrefeuille des bois, ronce à feuilles d'orne) et d'autre part, d'une espèce sud-européenne, le cournouiller mâle qui s'y adjoint. Les 27 espèces arbusives de la haie entraînent un ensemble d'une centaine d'espèces végétales (herbes de pied de haie) et animales (oiseaux et autres groupes) liés à la haie naturelle. Pour conserver ce remarquable niveau de qualité naturelle, les habitants sont tenus de préserver leurs haies diversifiées. L'insertion d'une trame de haies naturelles dans l'espace bâti constitue une expérience et un modèle particulier en matière d'espaces verts urbains. (extrait d'un article de Paul et Alain Tombal dans le journal d'Oigny en Valois – Juillet 2003 n° 21).

En continuant notre route, rue de Silly la Poterie, on arrive devant le Calvaire : la rue du Calvaire à droite et le pavé de Silly (chemin rural) en face qui nous emmène dans le massif forestier.

Le Calvaire
Ce calvaire date certainement du XIXème siècle. Il s'agit d'une croix avec un Christ et l'inscription INRI (Lettres initiales des mots latins Iesus Nazarenus Rex Iudaeorum, c'est-à-dire « Jésus le Nazaréen roi des Juifs », que Pilate avait fait mettre sur la Croix) au-dessus du Christ.

Si on prend le Pavé de Silly, on entre dans la forêt. 2 kms plus loin, ce sera l'entrée du village de Silly-La-Poterie et les berges de l'Ourcq après quelques centaines de mètres supplémentaires.

Afin de poursuivre notre visite patrimoniale, nous allons prendre la rue du Calvaire qui se poursuit, à droite, par la ruelle Rouge.

Sur la droite, dans la ruelle Rouge, on passe enfin devant le quatrième puit du village. Prenons la sente du Bois Capitaine (à gauche). Le lavoir sera sur la droite du champ de vignes.

Le LAVOIR
Date du XIXème siècle. Ce lavoir est communal ; il est construit sur un terrain donné à la commune. Il se situe à la sortie sud du village le long de la D 1380 et il est alimenté par une source. 

On poursuit notre chemin sur la D1380 vers la route de la Ferté-Milon afin d'atteindre :

La ferme monastique de BAISEMONT
Exploitation agricole en activité.

Cette ferme est citée dès 1157, cédée par les seigneurs de la région aux Prémontrés (de Villers-Cotterêts), mais lorsqu'au XIV ème siècle, des moines chartreux fondent la Chartreuse de Bourgfontaine, ils obtiennent des Prémontrés la cession du bail en 1394. En 1792, lorsque la révolution chasse les moines de la Chartreuse, La ferme et la terre de Baisemont sont vendues sans adjudication.
Cette ferme possède un colombier de plan carré à toiture pyramidale et constitué de 3 niveaux. Au niveau inférieur, un lavoir. Le niveau intermédiaire contient une citerne d'eau approvisionnée par la source que l'on voit de l'autre côté de la route. Cette source forme un bassin qui constituait le vivier des moines.  Le niveau supérieur est réservé aux pigeons.
La ferme possède plusieurs granges anciennes, mais l'une d'elle est particulièrement remarquable, sur deux niveaux ; dans son état actuel, elle remonte au XVIème siècle.
Elle possède également une chapelle qui a été convertie, après la révolution, en habitation pour les ouvriers agricoles.

On arrive au carrefour de la D 1380. A gauche : La Ferté Milon ; à droite : Villers-Cotterêts. En face du carrefour, des vergers.

La Ferme des Pommiers
Exploitation agricole en activité (les Vergers du Petit Marais), spécialisée dans la production de fruits. L'appellation "Ferme des Pommiers" n'est pas due à la présence des vergers, mais vraisemblablement à cause d'arbres séculaires, aujourd'hui disparus, qui bordaient le pavé conduisant à l'entrée de l'abbaye. (le petit journal d'Oigny – juillet 2007).  Le chemin nous mène jusqu'à

la Chartreuse de BOURGFONTAINE  (propriété privée, ne se visite pas)
En septembre 1325, Charles de Valois et son épouse Mahaut de Saint-Pol signèrent l'acte octroyant Bourgfontaine aux Chartreux. Le 23 février 1790, la loi abolit les ordres religieux et le 13 mars, un décret autorise les départements à désigner les monastères où les religieux peuvent continuer leur vie religieuse : La Chartreuse de BOURGFONGTAINE  ne fut pas du nombre. La vente de la chartreuse se fait les 26 et 27 septembre 1792 et le 1er octobre, les moines quittent définitivement ce qu'ils occupaient depuis 467 ans. La Chartreuse est vendue pour 200 000 Livres à des gens de Crouy qui en font des lots. Le Cloître, les cellules, les  bâtiments conventuels, une partie de l'église et des communs sont démolis et les matériaux vendus. (Les Echos de la Forêt de Retz n° 18 – JUIN 1992).